Donner naissance au Danemark
Les indispensables bébé pour la saison fraîche
Le jeu favorise le rapprochement entre l’adulte et l’enfant. Mais ensuite, le moment de ranger sa chambre sonne souvent l’heure du conflit. Les parents définissent et connaissent bien les espaces de rangement, mais ce n’est pas toujours le cas pour les enfants, et le rangement n’est pas vraiment un automatisme pour eux. L’injonction « range ta chambre ! » se solde souvent par un échec cuisant, les parents finissant souvent à quatre pattes, à ramasser les jouets un à un afin d’éviter la malédiction du petit LEGO qui traîne. Et sur lequel on va forcément marcher !
Alors comment inviter l’enfant à ranger sa chambre tout en respectant son rythme et en s’amusant ? Découvrez nos 5 tips pour transformer la fin du jeu (le rangement) en une activité agréable : des idées pour une chambre rangée.
1) Le rangement de la chambre comme prolongation du jeu
Tout d’abord, un petit rappel : il n’y a rangement que lorsqu’il y a désordre. C’est normal, quand l’enfant joue, qu’il y en ait un peu de partout Ne vous fiez pas aux intérieurs impeccables et aux parfaits petits anges, vantés à tout-va sur les réseaux sociaux : en coulisses, nous avons tous affaire à de petites tornades capables de dévaster en quelques minutes leur chambre, le bureau ou le salon.
Le tout est de ne pas perdre son sang-froid et de garder sa bonne humeur. Les Danois, très orientés jeu libre et apprentissage autonome, sont toujours très détendus : « C’est pas grave, on rangera après ».
D’ailleurs, la nature est bien faite : les enfants entre 0 et 6 ans connaissent une période sensible de l’ordre et du rangement (à son apogée entre 18 et 30 mois). Pendant cette période, observée par Maria Montessori, l’enfant donne un sens à son environnement, le façonne. Du coup, il est très sensible à la place de chaque chose et peut parfois faire des « caprices » qui paraissent infondés. À cet âge là, l’enfant a un irrépressible besoin de cohérence et de répétition : cela le rassure. Et si on sort de cette zone de confort, il est désorienté.
Avez-vous remarqué combien votre enfant aime ranger ses figurines les unes à côté des autres ? Aime-t-il ranger les assiettes dans le lave-vaisselle ? Insiste-t-il pour mettre sa couette (ou ses vêtements) seul et d’une façon bien particulière ? Oui ? Alors il est en plein dedans ! Déplacer, sortir et tout ranger est un jeu à part entière pour lui ! Répétez ces gestes avec lui et profitez-en pour l’inviter à ranger ses jouets à la fin d’une activité.
2) Un environnement ordonné : zone de confort pour l’enfant
Maintenant, comment faire ? Par quoi commencer ? Eh bien, il faut d’abord donner l’exemple ! Avoir une maison bien rangée, propre et ordonnée, cela aidera l’enfant à y voir plus clair. Comme on le précisait plus haut, un enfant entre 0 et 6 ans construit son monde intérieur avec ce qu’il voit à l’extérieur. D’où l’importance de faire bien les choses côté rangement ! Lit, vêtements, jouets : préparez une chambre impeccable, qui inspirera votre bambin !
C’est pour cela qu’il est important d’avoir des règles bien établies et une maison soignée, réservant un emplacement à chaque chose. Les Danois l’ont bien compris avec leur intérieur net et minimaliste, où tous les objets ont une place attitrée. Si cet ordre est perturbé, il y a des chances que l’enfant le sera aussi. Un environnement ordonné apporte sérénité et sécurité à votre enfant. Sachant où sont les choses, l’enfant arrivera à anticiper ce qui va se passer et à se rasséréner.
Et pour permettre le miracle d’un intérieur rangé « à la danoise », pensez à bien définir des espaces fermés pour ce que vous voulez garder hors de portée de l’enfant, et des espaces en libre service pour les affaires que vous souhaitez laisser accessibles à votre enfant.
PS : réfléchissez-bien à ce que vous laissez en accès libre ! Dans l’entrée, bébé jouera certainement avec vos vêtements, chaussures ou clés, mais laisser ses bavoirs, son assiette, ses couverts ou torchons à portée de main permettra de l’initier en douceur à la mise en place du repas.
3) Le libre service : la clé de l’autonomie
Maintenant, pour continuer dans cette démarche, il est important de disposer d’un espace de rangement en permanence ouvert et visible. Un enfant n’acceptera pas de ranger des objets dans un placard fermé ou un tiroir difficile à atteindre. Dans ces conditions, ranger sa chambre induirait une certaine forme de dépendance de l’enfant au parent, contrairement au libre service qui invite au rangement en toute autonomie.
Téléchargez les etiquettes de rangement
Alors le libre service oui, mais pas n’importe comment ! Pour vous aider à ranger sa chambre et donner une place à chaque chose, nous avons créé de jolies petites étiquettes pleines de couleurs, à placer sur vos caisses, paniers ou boîtes de rangement.
Elles aideront votre enfant à visualiser les espaces de stockage et comprendre comment ranger sa chambre tout en s’amusant !
4) Initier et guider avec bienveillance au rythme de l’enfant
- Avant 1 an : on décrit ce que l’on fait et on peut montrer où vont les affaires. Bien sûr, on range la chambre de bébé, mais on peut le sensibiliser à la concordance entre les objets et les étiquettes.
- À 2 ans, on propose : on fait toujours avec l’enfant, mais on l’implique systématiquement. On lui laisse le choix entre deux options : « tu préfères ranger tes puzzles ou tes cubes en premier ? ». On reste avec lui pendant tout le processus et on n’intervient que s’il en fait la demande.
- À 3 ans, on aide : on propose toujours deux choix à l’enfant, mais on le laisse ranger sa chambre pendant qu’on fait le ménage au salon par exemple. S’il se déconcentre, on peut intervenir. Par exemple : « tu préfères ranger les peluches pendant que je range les livres, ou tu préfères ranger les livres pendant que je range les peluches ? ». La notion d’intérêt personnel émerge vers 3 ans, donc on peut lui expliquer que c’est dans son intérêt de ranger sa chambre et de prendre soin de ses affaires.
- À 4 ans, on suggère : une chose à la fois. L’enfant sait comment ranger sa chambre seul mais se laisse encore facilement déconcentrer. On peut alors lui suggérer : « Tu commences par ranger tes livres dans la bibliothèque et je reviens ensuite ». De cette manière l’enfant à une tâche simple et réalisable en toute autonomie. Revenez régulièrement afin de donner une nouvelle mission précise à l’enfant à chaque fois qu’il a fini la précédente. Vite, les enfant auront l’impression de jouer, et presque envie de ranger leur chambre : mettez de la musique en fond, pour rendre le rangement encore plus efficace
« Observer et guider quand il nous le demande, au lieu de faire à sa place »
Et si on a loupé le début ? Pas de panique, on peut le (re)commencer du début, à n’importe quel âge ! Passez éventuellement moins de temps sur chaque étape, mais n’en sautez pas. Et adaptez votre comportement à la capacité de concentration de votre enfant : certains enfants sont moins sensibles à l’ordre que d’autres, ils ne peuvent donc pas faire plus vite !
À éviter : surtout, ne soulignez pas son « incompétence » à ranger sa chambre. Il aurait l’impression de vous décevoir et d’être un incapable, de quoi miner sa confiance en lui et, indirectement, son autonomie. Apprendre à ranger sa chambre, à ranger ses jouets ou ses vêtements, puis à faire son lit finira par arriver : « tout vient à point à qui sait attendre »
Pourquoi vous devriez essayer : Tout le monde sort gagnant de cette activité et l’enfant assimile profondément la fonction « ranger » après une activité.
Ce que j’aime particulièrement : Avec cette méthode positive et bienveillante pour ranger sa chambre, on multiplie ses chances de voir l’enfant coopérer et d’obtenir des résultats positifs. Bien entendu, cela demande de l’investissement, des idées et de la patience, mais les gains en autonomie a long terme sont considérables chez l’enfant !
5) La rotation des jouets : attiser l’intérêt et éviter la lassitude
Avez-vous remarqué que si les jouets débordent, vos enfants ne jouent plus qu’avec très peu d’entre eux ou jouent rapidement avec un jeu avant d’en ouvrir un autre ? C’est normal. Plus il y a de choix, moins les enfants parviennent à se concentrer : ils se retrouvent comme submergés, surstimulés par les formes et les couleurs. Une étude américaine menée en février 2018 à l’université de Toledo (Ohio) a révélé que « l’abondance de jouets réduisait la qualité de jeu des tout-petits » et qu’avoir moins de jouets à disposition « pourrait les aider à mieux se concentrer ».
Et c’est là que la rotation des jouets devient intéressante. Si vous ne connaissez pas ce principe, c’est très simple : régulièrement (chaque semaine par exemple), on remplace les jouets de notre enfant avec une nouvelle sélection. Il est donc important de dédier un espace au stockage des jeux de notre enfant, dans un placard fermé ou de grandes caisses, hors de sa portée. Vous pourrez piocher dedans lors du prochain roulement de jeux.
Quels sont les avantages ?
- Vous profitez d’un espace clair, propre, rangé et désencombré. De quoi relaxer petits et grands !
- L’intérêt porté sur un seul jeu est plus grand ! L’enfant va apprendre à exploiter toutes ses ressources sur un seul objet, plutôt que de papillonner vers le suivant après quelques minutes seulement.
- Sa capacité à jouer est plus intense, plus riche et plus créative. Et il améliore sa concentration !
- Diminution du gaspillage économique et énergétique. Vous aurez toujours des idées de jeux « nouveaux » à lui présenter.
- L’utilisation et le rangement des jouets choisis est simplifié, pour les parents comme les enfants.
Comment procéder ? Essayez de repérer des grands thèmes partagés par les jouets. On retrouve souvent : livres, jeux de logique (puzzles), jeux de société, jeux d’imitation (kit vétérinaire, poupées, animaux, etc.), matériel créatif, instruments de musique, etc. L’idée est de ne garder qu’un ou deux jeux par thème et de faire tourner les objets toutes les semaines, voire toutes les 2 semaines, en fonction de l’âge de l’enfant et du temps qu’il met à se lasser (à vous de juger ^^)
Temps d’observation : Une fois que vous avez effectué les changements, prenez à nouveau le temps de l’observation. Avec moins de jouets à sa disposition, vous devriez être capable de voir clairement ce dont votre enfant a envie, ce qu’il recherche, ou quels jouets ou livres éveillent son intérêt. Il est possible que votre enfant vous demande un jouet ou un livre qui a été mis de côté. Vous pouvez bien sûr écouter ses souhaits et le ressortir : cet espace est à lui ! Vous pouvez aussi l’intégrer dans le processus de la rotation et lui demander de mettre un jouet en échange de côté. Grâce à une observation attentive, vous saurez quels éléments ranger ou laisser sortis à la prochaine rotation.
Ce que j’aime particulièrement : Avec cette technique, je peux observer les besoins de mes enfants tout en gardant le contrôle sur leur chambre et la maison dans la vie quotidienne. Fini les soirées à ranger la tornade de jouets éparpillés à travers la maison !! Désormais, c’est sofa, BD et musique, tranquille, pendant que les enfants sommeillent
Bonne chance !