
« Op igen » : l’approche scandinave du jeu libre

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L’apprentissage de la lecture est une étape importante dans la vie des enfants… mais il n’existe pas une seule bonne façon de l’aborder. D’un pays à l’autre, les méthodes varient, parfois même radicalement. En Scandinavie – et notamment au Danemark – la lecture s’invite dans la vie des enfants avec douceur, patience et plaisir. Ici, pas de programme rigide ni de course aux compétences. On mise sur une introduction progressive et ludique, bien loin des attentes scolaires souvent fixées très tôt dans d’autres pays comme la France.
Avant l’école : place au jeu, à l’imaginaire et au développement social
En Scandinavie, les enfants ne commencent l’école qu’à 6 ans. Avant cela, ils fréquentent la maternelle qui est ici une structure préscolaire conçu comme le prolongelent de la crèche, où l’objectif n’est pas d’apprendre à lire, mais de grandir, tout simplement. Cette période n’est d’ailleurs pas obligatoire, et les journées y sont flexibles sans contraintes horaires ni sans apprentissage formel.
L’essentiel, c’est le développement global de l’enfant, en particulier sur les plans social et moteur. Le jeu libre occupe une place centrale dans le quotidien : les enfants passent beaucoup de temps dehors, chantent, dessinent, jouent à des jeux de rôle, écoutent des histoires racontées par les adultes… Ils développent leur motricité fine, leur capacité d’écoute, leur concentration – mais de manière naturelle, sans qu’on leur parle encore d’alphabet ou de syllabes.
En Scandinavie, on considère que les enfants apprennent en vivant. Avant 6 ans, ils découvrent le monde à travers les échanges, les émotions, les routines quotidiennes – pas à travers des fiches d’exercices.
À quel âge les enfants scandinaves apprennent-ils à lire ?
🌱 À 6 ans : une première rencontre avec les lettres
L’entrée à l’école marque le début de l’apprentissage de la lecture. Mais ici encore, on y va en douceur. Les enfants découvrent petit à petit les lettres, les sons, les mots, à travers une approche immersive et progressive.
Chaque semaine, ils reçoivent un petit livre adapté à leur niveau, rempli de mots simples et répétés. À la maison, le seul “devoir”, c’est de lire ensemble. L’adulte lit une phrase, l’enfant la répète. C’est ce qu’on appelle la méthode globale : on apprend à reconnaître les mots comme des images, sans forcément en décortiquer chaque son.
Ce qui compte, ce n’est pas la vitesse d’apprentissage, mais le plaisir de lire. L’objectif n’est pas de performer, ni pour l’enfant, ni pour les parents. On cherche plutôt à éveiller la curiosité, à faire de la lecture un moment chaleureux et motivant. Et surtout, sans stress ni compétition.
💡 En Scandinavie, on ne fixe pas d’âge “idéal” pour savoir lire. Certains enfants lisent couramment à 6 ans, d’autres à 8. Et ce n’est pas vécu comme un problème : tant qu’un enfant s’intéresse aux livres, on considère qu’il est sur le bon chemin.
🔤 À 7 ans : un pas de plus avec la méthode syllabique
Vers 7 ans, les enfants poursuivent leur apprentissage en découvrant les sons et les syllabes. Ils apprennent que chaque lettre correspond à un son, et que les sons combinés forment des mots. C’est la fameuse méthode syllabique.
Mais là encore, rien n’est figé : les deux approches, globale et syllabique, cohabitent. Les enseignants adaptent leur pédagogie aux besoins des enfants, sans se précipiter. De leur côté, les parents sont simplement invités à lire 20 minutes par jour avec leurs enfants.
👉 Ce qui change vraiment ? Il n’y a pas d’objectifs scolaires imposés, pas d’évaluation régulière, pas de pression. On respecte le rythme de chaque enfant, en confiance.
Et ça fonctionne ? Oui, et même très bien.
Les résultats des enquêtes internationales PIRLS (Progress in International Reading Literacy Study), qui mesurent le niveau de lecture des élèves en 4e année de primaire, sont très clairs : les enfants scandinaves lisent aussi bien que les autres, parfois mieux, malgré un apprentissage plus tardif.
💡 En France, environ 1 élève de 6e sur 5 ne possède pas un niveau de lecture suffisant pour comprendre un texte simple – un chiffre en hausse ces dernières années. À l’inverse, la méthode scandinave, plus douce mais plus solide, semble réduire les difficultés sur le long terme.

5 conseils scandinaves pour accompagner l’apprentissage de la lecture à la maison
Envie de vous inspirer de cette approche plus sereine ? Voici quelques pistes simples, tirées du quotidien des familles danoises :
1️⃣ Ne pas corriger systématiquement
Si l’enfant fait une petite erreur mais que la phrase garde son sens, laissez-le continuer. L’idée est de préserver la confiance et le plaisir de lire, pas de viser la perfection.
2️⃣ Valoriser les progrès, même minimes
Chaque enfant avance à son rythme. Plutôt que de comparer, on encourage, on félicite, on remarque les petites victoires : « Tu t’es souvenu de ce mot, bravo ! »
3️⃣ Intégrer la lecture au quotidien
Lire ne doit pas être une corvée. Profitez de chaque occasion : un panneau dans la rue, une recette, une carte postale… C’est ludique, spontané, et tout aussi formateur.
4️⃣ Créer un moment hygge(chaleureux)
Au Danemark, on aime rendre la lecture cocooning : une bougie, un plaid, un chocolat chaud, un coin tranquille… Ce n’est pas juste un exercice, c’est un moment de partage.
5️⃣ Laisser l’enfant choisir ses livres
Peu importe s’il choisit une BD ou un album un peu trop difficile : ce qui compte, c’est l’envie de lire. L’autonomie, la motivation et la curiosité sont des moteurs puissants.
📚 Bonus : la bibliothèque, un incontournable
Au Danemark, toutes les écoles ont une bibliothèque, et les enfants y vont chaque semaine pour choisir eux-mêmes leurs livres. Cela les rend acteurs de leur apprentissage, stimule leur envie de lire et développe leur respect pour les livres.
Et si on ralentissait un peu ?
L’apprentissage de la lecture en Scandinavie nous montre qu’il est possible de faire autrement : moins vite, mais mieux. On y privilégie le plaisir, l’écoute, la confiance… et cela donne des enfants lecteurs plus solides et plus heureux.
Finalement, apprendre à lire, ce n’est pas seulement maîtriser une compétence. C’est entrer dans un monde. Et ce monde mérite bien qu’on prenne le temps de l’explorer à son rythme.
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