Cabanes enfants : pourquoi les encourager ?
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Dans la philosophie éducative danoise, l’accent est mis sur l’expression libre des émotions chez les enfants et leur acceptation, y compris en public, plutôt qu’à une quête de calme et de discipline à tout prix. Cette approche, empreinte de compassion, très différente de celle que j’ai pu connaître en France, invite les parents à accompagner leurs enfants dans la gestion de leurs émotions, quelle que soit la situation. Les crises émotionnelles sont ainsi considérer comme une étape normale du développement. Ayant connu beaucoup de tempêtes émotionnelles avec mon deuxième garçon, je me suis beaucoup intéressée au sujet en questionnant les personnes de mon entourage: maîtresse d’école, mamie psychologue pédiatrique, amis… Je vous partage aujourd’hui les nombreux conseils que j’ai tirées de ces expériences – parfois difficiles – mais enrichissantes.
Comprendre les tempêtes émotionnelles
Crise, meltdown, tempête émotionnelle, plusieurs mots pour désigner une perte de contrôle. Lorsqu’un enfant est submergé par une crise émotionnelle, il peut perdre le contrôle de ses émotions, exprimant sa détresse par des pleurs, des cris ou même des gestes violents. Ces réactions, bien que déconcertantes pour les adultes, car toujours disproportionnées, sont une partie tout à fait normale de leur développement. Les crises émotionnelles, souvent associées aux « terrible two », commencent généralement vers l’âge de 2 ans et peuvent durer jusqu’à 6 ou 7 ans, selon les périodes.
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Les facteurs déclenchants et les causes des crises émotionnelles
Les enfants, dont le cerveau est encore en développement, ont du mal à gérer certaines émotions intenses comme la frustration, la tristesse ou la jalousie. Des facteurs externes tels que la faim, la fatigue, les changements familiaux ou les périodes de transition peuvent également rendre les enfants plus vulnérables aux crises émotionnelles.
Comment réduire les crises émotionnelles
L’environnement dans lequel évolue l’enfant joue un rôle crucial dans sa capacité à réguler ses émotions. Il est important de veiller à ce qu’il reçoive suffisamment d’attention, qu’il comprenne les limites et les règles établies, et qu’il soit bien préparé aux événements de la journée. A-t-il des journées difficiles à l’école ? Est-il fatigué ? A-t-il manqué son goûter ? Est-il dans une situation qui ne lui convient pas ? Avons-nous bien communiqué le cadre et les règles ? Les crises sont normales, mais peuvent indiquer qu’un ajustement plus profond est nécessaire pour les atténuer.
L’importance de bien préparer les événements de la journée
Les enfants ont besoin de structure et de repères. C’est une étape naturelle de leur développement, car ils sont constamment en train d’apprendre. On aurait tendance à penser qu’il est nécessaire d’imposer des limites seulement lorsque l’enfant se comporte mal. En fait, il est plutôt conseillé d’adopter une approche proactive en définissant clairement le cadre avant chaque activité ou événement, que ce soit la routine du matin, les repas, la routine du soir ou une sortie. La prévisibilité et la structure sont essentielles pour aider les enfants à se sentir en sécurité. Avant chaque activité ou sortie, il est utile de clarifier les attentes et de fixer des règles claires. Impliquer l’enfant dans ce processus peut également contribuer à réduire les tensions.
Les enfants peuvent nous accompagner partout s’ils sont bien préparés avant la sortie et si nous avons planifié une activité adaptée à leur âge, ainsi que des divertissements pour les occuper en cas de sortie prolongée. Lorsque nous sortons à l’extérieur, il est essentiel de rappeler à l’enfant, avant de partir, les règles, leur raison d’être, l’objectif de la sortie et le rôle de l’enfant pendant celle-ci. Partons du principe que notre enfant ne cherche pas à déranger les autres, mais à participer, dans la mesure de ses capacités, à la vie sociale. Par exemple, si nous allons faire des courses avec notre enfant, expliquons-lui l’objectif : nous devons acheter le dîner pour ce soir, tu pourras tirer le chariot doucement en faisant attention aux autres personnes dans le magasin. Ensuite, offrons-lui un choix : tu pourras choisir le dessert. Si nous allons au restaurant, même chose : nous allons passer un moment en famille. Tu pourras choisir ce que tu veux manger. J’ai apporté des coloriages et des autocollants pour que tu puisses t’amuser calmement en attendant ton plat. Si tu n’as plus envie de rester assis, fais-le moi savoir et nous irons faire un tour ensemble.
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Gérer les crises à la maison et en extérieur
Malgré une planification minutieuse, les crises finissent par arriver, c’est inévitable ! Dans de telles situations, il est essentiel de rester calme et d’utiliser des techniques apaisantes telles que la distraction, la validation des émotions de l’enfant et l’offre de moyens symboliques pour libérer sa colère.
En cas de crise, les professionnels de la petite enfance danois recommande de :
- Lui changer les idées rapidement (par exemple, s’il fait une crise parce qu’il veut des bonbons, proposez-lui de choisir et de mettre quatre pommes dans le sac)
- Se mettre à sa hauteur, lui faire un câlin et reconnaître ses émotions (par exemple, « Je comprends que tu sois contrarié.e/déçu.e, mais nous ne pouvons pas acheter cela aujourd’hui. »)
- Lui proposer de symboliquement jeter sa colère par la fenêtre
- Lui suggérer de prendre de grandes inspirations en même temps que vous
- Lui proposer de taper sur un coussin
Et si ca marche pas ?
Parfois, aucune des techniques ne semble fonctionner sur le moment. Dans ces situations, il peut être tentant de céder aux demandes de l’enfant ou de recourir à des menaces pour mettre fin à la crise le plus rapidement possible. Cependant, il est préférable de résister à cette tentation, car cela risque de renforcer les crises à l’avenir. Il est souvent plus efficace de simplement attendre que la crise se calme naturellement.
À la maison, si aucune méthode ne semble fonctionner et que vous sentez que vos propres émotions commencent à bouillonner, il peut être utile d’inviter calmement l’enfant à se retirer dans sa chambre pendant un moment. Sans crier ni menacer de punition, expliquez simplement à l’enfant qu’il peut prendre un temps pour se calmer. Parfois, les enfants parviennent à se réguler plus efficacement lorsqu’ils sont seuls.
En sorties, si les choses dégénèrent et que vous commencez à vous sentir mal à l’aise, n’hésitez pas à quitter les lieux et à vous isoler un moment jusqu’à ce que l’enfant se calme. Parfois, les enfants ont juste besoin de libérer leurs émotions avant de pouvoir reprendre une discussion calme.
En conclusion, accompagner nos enfants à travers leurs tempêtes émotionnelles avec empathie et compréhension est essentiel. En adoptant une approche bienveillante et en reconnaissant leurs besoins émotionnels, nous pouvons les aider à surmonter ces moments difficiles et à grandir dans un environnement positif et sécurisant. C’est en tout cas le choix qu’ont fait les sociétés scandinaves. Alors, la prochaine fois que vous assistez à un enfant en train de faire une crise devant ses parents, faites preuve de compassion. Portez un regard empreint d’empathie envers la famille. En agissant ainsi, vous contribuez à alléger la pression souvent ressentie par de nombreux parents dans ces situations difficiles.