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L'arrivée d'un enfant, surtout si c'est le premier, est un grand chamboulement pour le couple et surtout pour la maman. Le manque de sommeil, les nouvelles responsabilités, l'isolement, l'absence de temps libre, autant de facteurs qui conduisent beaucoup de femmes à la dépression post-partum. Mais pas d'inquiétudes, c'est tout à fait normal et ce n'est pas une fatalité. Au Danemark la dépression post-partum n'est pas un tabou, les jeunes mamans sont même accompagner les premières semaines par la sage-femme qui passent à domicile lors des premiers mois de bébé mais surtout par le groupe de mamans qui se réunit une fois par semaine. En un mot, parlez-en !
Paul Carvel l’a si bien dit : « Vivre la naissance d’un enfant est notre chance la plus accessible de saisir le mot miracle ». Enfant = Miracle = Bonheur.
Mais si devenir et être jeune maman se révélait plus difficile que ce que l’on avait imaginé ? L’isolement, la privation de sommeil, le manque de temps pour soi, peuvent empêcher de profiter à fond de ce bonheur qui tend les bras. Tout n’est pas toujours rose : l’arrivée d’un nouveau-né peut être difficile à gérer logistiquement et émotionnellement parlant. Notre humeur est changeante, les priorités se redéfinissent et il n’est pas forcément simple d’accepter de faire passer ses besoins et envies après ceux de ce petit être frêle et sans défense. Nous ne sommes pas tous égaux face à ce chamboulement : notre situation, notre parcours, notre caractère et celui du petit rendent chaque cas unique.
Les Danois n’ont pas de tabou sur ces pensées « noires » qui peuvent accompagner l’arrivée de bébé ou même le baby blues. Au Danemark, environ 10% des mamans connaissent une dépression postpartum. Mais 80% des jeunes mamans avouent se sentir parfois déprimées, confuses, avec une humeur en dents de scie et des montées de larmes aussi soudaines qu’irrépressibles.
La dépression post-natale, c’est quoi ? Définition de la dépression post-partum
En France, entre 10 et 20% des mères sont touchées par une dépression post-partum (à différents degrés de gravité : de légère à majeure) durant les 3 mois suivant l’accouchement. En chiffres absolus, cela représente quand même entre 75 000 et 150 000 jeunes femmes ! Sans doute connaissez-vous autour de vous une personne ayant été impactée ? Le sujet semble être en tout cas plutôt secret. Les mamans peuvent ressentir de la honte, un sentiment d’échec lorsqu’elles sont sujettes à cette détresse pourtant réelle et qui ne devrait pas être prise à la légère. Plus vite la dépression est prise en charge, plus vite vous reprendrez le dessus.
Les raisons de la dépression post-partum ?
Devenir maman devrait être l’une des plus belles choses que la vie nous réserve. Et pourtant, les premiers mois peuvent se révéler difficiles, éprouvants, éreintants et peuvent provoquer des troubles. On peut vite se retrouver submergée par l’immense responsabilité que l’on a sur la vie de ce petit être, dont les besoins vitaux sont parfois difficiles à appréhender et cela peut jouer sur notre humeur. Les sources de frustration, de souffrance ou d’incompréhension sont nombreuses :
- La redéfinition de l’espace et du temps qu’implique l’arrivée d’un bébé,
- La nouveauté du sentiment de ne pas maîtriser ce qui se passe, de perdre le contrôle, de perdre pied,
- Le soudain manque de liberté et de temps libre pour s’occuper de soi,
- La privation de sommeil, qui joue rapidement sur l’énergie disponible et sur l’humeur,
- L’isolement ou le manque de soutien (famille éloignée, maman célibataire)
- L’impact de la chute subite des hormones,
- etc.
Autant de raisons susceptibles d’amener une jeune maman sensibilisée à montrer les premiers symptômes d’une dépression post-natale, dans un moment que l’on aurait voulu si pur et si beau.
Les symptômes et troubles de la dépression post natale
La maman qui souffrent d’une dépression post-natale éprouve généralement le sentiment d’être incapable de s’occuper de son bébé, ce qui engendre du stress. Elle a l’impression de mal faire ou de ne pas faire suffisamment : ce sentiment de culpabilité mène à une anxiété qui va nourrir le sentiment de culpabilité à nouveau. Une maman souffrant de dépression post-partum aura alors tendance à s’isoler, à pleurer de façon fréquente, et à être de plus en plus sujette à des pensées morbides et/ou suicidaires. De nombreuses jeunes mamans en dépression ressentiront de la difficulté à s’attacher à leur bébé, sentant indifférence ou manque d’amour pour ce petit être.
En France, l’isolement des jeunes mamans peut être fulgurant : les activités et sorties avec un nouveau-né ne sont pas aisées, la culture du « faut faire-ci, faut faire-ça », le regard plein de dénuement des autres, combiné à une sur-protection des bébés ou l’omniprésence du pédiatre en qui une confiance aveugle qui brise la confiance en soi. Autant d’éléments qui renforcent chez la maman le sentiment de ne pas être capable de s’occuper correctement de son bébé, et le stress/peur qu’il arrive quoi que ce soit à son enfant.
L’être humain est un véhicule de la vie. Notre raison d’être biologique est de faire perdurer la vie, de la faire se poursuivre, après soi. Le corps humain est donc en principe façonné pour spécifiquement pour cela : enfanter, prendre soin de nos progénitures afin qu’elles enfantent à leur tour, et ainsi de suite. Pour que la vie continue, inlassablement.
Nos témoignages de mamans
L’une des particularités des Danois est qu’ils sont très pragmatiques. Il peut nous arriver des problèmes, des ratés, des échecs : soit on s’en lamente (sans rien en apprendre ni résoudre quoi que ce soit), soit on est réaliste et l’on affronte la situation pour faire en sort de la résoudre au mieux et au plus rapidement.
Il n’existe pas vraiment de tabou sur la dépression et le baby blues. Rien que dans mon entourage, je connais 4 mamans qui ont souffert de dépression post-partum : Louise, Astrid, Kirsten, Freja.
- Louise souffrait d’un sentiment de perte de contrôle sur sa vie et d’une incompréhension des besoins de son bébé, qui pleurait presque continuellement.
- Astrid a souffert de l’échec de son allaitement : elle se percevait comme une mauvaise mère, qui ne pourrait jamais subvenir aux besoins de son bébé.
- Kirsten n’arrivait tout simplement pas à accepter que sa vie ne soit plus parfaite : sa maison était mal rangée, les paniers de linge sale s’accumulaient, elle et son bébé passaient parfois la journée en pyjama, elle n’avait plus le temps de se laver les cheveux aussi souvent qu’avant. Et tout cela la minait profondément.
- Freja quant à elle souffrait de l’isolement : après la naissance de son bébé, elle ne trouvait plus le temps ni l’énergie de sortir de la maison, elle ne voyait plus ses amies proches, ne prenait plus l’air. Fatiguée moralement et physiquement, elle perdait pied un peu plus chaque jour.
Toutes s’en s’ont néanmoins sorties, grâce au diagnostic rapide des sage-femmes qui les suivaient, et qui les ont poussées à consulter un professionnel pendant quelques mois. Elles ont aussi eu le droit à un suivi plus attentif lors de la grossesse de leur second enfant. Résultat : pas de nouvelle dépression pour ces quatre-là.
La vision scandinave sur la dépression post-partum
Avoir un bébé peut être difficile pour tout le monde et engendrer du stress. Certains bébés sont plus demandeurs, plus difficiles que d’autres, surtout au début. Le maître-mot est l’acceptation : accepter que les choses ne soient pas parfaites, accepter de demander/recevoir de l’aide lorsqu’on se sent dépassée et, surtout, accepter de prendre le temps de faire des choses qui comptent vraiment, et notamment de faire des sorties, rester active avec bébé chaque jour (balade au parc, rendez-vous avec une amie, courses, etc.).
Le groupe de mamans
À la naissance de leur bébé, les jeunes mères scandinaves se voient assignées à un groupe de mamans de leur quartier. Le groupe est constitué par la sage-femme qui s’occupe de ces mamans : elle regroupe les mamans par quartier et par date de naissance du bébé (à + ou – 1 mois près). Rien n’est obligatoire, ces groupes de mamans fonctionnent purement et simplement sur la bonne volonté de leurs membres (entre 5 et 10 mamans généralement). Une maman se désigne pour être la première à accueillir le groupe, lorsque le bébé a environ 3 semaines : chacune apporte un p’tit truc à manger, on prépare du café, du thé, des biscuits. Et surtout : on papote ! Souvent, le premier sujet abordé va être l’accouchement : entre celles qui ont accouché en coup de vent, celles qui ont passé 24 heures en travail et celles ayant eu une césarienne, les histoires sont nombreuses. Et c’est un moment formidable pour parler de son expérience de l’accouchement, partager ses ressentis, ses peurs. Et voir qu’en fait, on ne fait ni mieux ni moins bien que chacune autre.
Et, à partir de là, les mamans vont se retrouver toutes les semaines, soit chez une autre maman, soit en extérieur, dans un café ou un parc. C’est un excellent traitement !
Les groupes de mamans constituent une fantastique thérapie de groupe. Même sans être dans une situation de dépression post-partum à proprement parler, l’arrivée du premier bébé est un réel chamboulement. Pouvoir partager nos situations, et voir que les autres mamans rencontrent les mêmes défis, difficultés et bonheurs, nous aide à relativiser, à prendre du recul et à repartir du bon pied. D’autant que c’est l’occasion d’échanger allègrement astuces, recettes et méthodes malines sur toute la logistique liée à bébé.
Visite régulière de la sage-femme
Les mamans danoises ne sont pas suivis par un pédiatre après la naissance de bébé. Au lieu de cela, c’est une sage-femme qui va passer à domicile plusieurs fois lors des premiers mois de bébé, pour mesurer, peser et vérifier le développement moteur de bébé. Cela lui permet aussi de comprendre l’environnement dans lequel évolue l’enfant et la maman ou les parents. Elle va essayer d’en savoir plus sur ce que vous ressentez, sur la façon dont vous vivez la maternité, et évaluer votre état psychologique (« Pleurez-vous souvent ? » « Sortez-vous suffisamment avec bébé ? » « Comment se passent les nuits ? »). Des petites questions et une situation de confiance qui lui permettent de repérer une éventuelle dépression chez la jeune maman. Et au plus vite la maman est aidée, au mieux elle sera traitée, et au plus vite la dépression sera oubliée.
2 Comments
Bonjour
La sage femme de ma deuxième grossesse m’a proposé une séance de discussion entre femme ayant accouché le même mois. Nous nous sommes retrouvées a 6 dans son cabinet avec des bébés de 1 a 2 mois et cela a fait énormément de bien a toute les mamans.
Grâce à cela, j’ai beaucoup mieux vécu mon 2eme post partum !
Comment faire pour que la PMI prenne en main ce sujet et sorte les mamans de leur isolement ? Ils font déjà beaucoup mais nous sommes beaucoup trop isolées aujourd’hui en France dans les premiers mois du post partum. En général nous sortons de l’isolement quand nous laissons notre bébé de 3 mois a la crèche pour retourner travailler (ce qui est en général un vrai choc de passer de tout au rien du jour au lendemain)
Merci pour votre article !
C’est génial et oui, c’est dommage que ce ne soit pas prévu partout car c’est une aide énorme.