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La canicule en Scandinavie
Au Danemark, l’utilisation du langage des signes avec bébé connaît depuis quelques années un développement très rapide. Il facilite grandement les échanges enfants-adultes et enfants-enfants, et accompagne l’acquisition du langage chez les tout-petits. Ainsi, en Scandinavie, de plus en plus de parents pratiquent la langue des signes avec leur bébé, et de nombreuses crèches l’ont même adoptée dans leur quotidien.
Mais comment s’y prendre pour utiliser le langage des signes ? Et quels en sont les avantages de ce moyen de communication ? Comment apprendre mon premier signe avec bébé ?
Langage des signes pour bébé : origines du phénomène
La langue des signes était d’abord utilisée dans les familles dont au moins l’un des membres était sourd ou malentendant. Dans ce cas, les signes étaient utilisés pour communiquer avec tous les bébés, entendants ou non.
Le développement d’un langage spécifique aux bébés provient d’initiatives américaines, à la fin des années ’80 : Joseph Garcia (Sign with your baby) d’une part, et Linda Acredolo et Susan Goodwyn (Baby Sign) ont ainsi pavé la voie à la langue des signes pour bébé (LSB). Depuis, près de 70% des crèches américaines et canadiennes l’utilisent au quotidien.
À quel âge bébé peut-il utiliser la langue des signes ?
À partir de 6-8 mois, l’utilisation du langage des signes avec bébé devient tout à fait possible : il commence en effet à comprendre des mots-clefs tels que « maman », « papa » ou « manger ». Il faut toutefois attendre ses 10-12 mois, l’âge auquel il commence à identifier ses besoins, pour voir bébé commencer à mimer des gestes ou faire un premier signe. Son développement psycho-moteur et sa coordination œil-main lui permet désormais de saisir le lien entre un geste et un concept.
Pour savoir si bébé est en âge d’être réceptif au langage des signes, voyez si bébé :
- est capable de garder un contact visuel pendant au moins 3 ou 4 secondes,
- a des capacités motrices qui lui permettent de faire du mimétisme simple,
- montre clairement sa frustration face à l’incompréhension de l’adulte,
- est curieux vis-à-vis des supports imagés de façon générale.
La vitesse d’accès au langage des signes dépend évidemment du rythme de développement de chaque enfant. L’enfant passe d’abord par une phase d’observation, et il faut donc que les parents persévèrent dans la communication par signe, même si bébé ne donne pas tout de suite le change.
Quels signes apprendre pour commencer à signer avec son bébé ?
Sans s’en rendre toujours compte, on accompagne souvent nos propos de gestes : boire, dormir, chut, oui de la tête ou non du doigt, une main qui salue ou un envoie de baisers pour dire au-revoir, etc. Pour initier bébé à ses premiers signes de communication, mieux vaut se contenter de lui apprendre une vingtaine de concepts simples et récurrents : « manger », « encore », « papa », « maman » ou encore « bobo »
Ci-dessous un tableau du langage des signes pour bébé utilisé au Danemark :
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D’après le professeur Elisabeth Engberg-Pedersen, qui étudie le langage des enfants et la langue des signes danoise à l’Université de Copenhague, "Les jeunes enfants utilisent beaucoup de sons et ils peuvent également essayer d’imiter ce que leurs parents disent. Mais il n’est pas certain que les parents reconnaissent les sons, tout comme il n’est pas certain que ces sons soient réellement intentionnels, c’est-à-dire conçus comme des signaux de communication de la part de l’enfant" .
Il faut donc veiller à toujours associer le geste (le signe) à la parole, afin que l’enfant identifie peu à peu le lien entre les deux et exprime véritablement ce qu’il veut dire. La langue des signes française (LSF) propose des signes standards qui permettront à bébé d’être compris facilement par d’autres personnes.
Langue des signes pour bébé : 4 avantages
- Avantage n°1 : Le langage des signes aide à palier le fossé communicatif qui a lieu entre le moment où bébé identifie ses besoins et reconnaît un certain nombre de mots (vers 1 an), et le moment où il est capable de faire des phrases simples (vers 2 ans).
- Avantage n°2 : bébé a les moyens de faire comprendre à ses parents pourquoi il pleure : une faim de loup, une couche trop pleine ou une furieuse envie de dormir.
- Avantage n°3 : Les mimes et la gestuelle ont quelque chose de ludique, de comique (pensez à Charlie Chaplin) !
- Avantage n°4 : En se sentant écouté et compris, bébé gagne en confiance et en bien-être ! Moins de crises, moins de pleurs, et moins de cheveux blancs pour les parents.
En bref, grâce à la langue des signes avec bébé, on obtient rapidement une meilleure communication, donc moins de frustrations, et donc moins de pleurs – de la part de bébé ET des parents
Attention cependant, la LSB ne doit pas être perçue comme une recette miracle ni une fin en soi. Pour être vraiment bénéfique, il faut en faire une résolution : intégrez-la dans un processus pédagogique large et cohérent, dans lequel vous prenez le temps d’écouter l’enfant et de lui expliquer les choses, à son rythme.
Et puis au cas où vous auriez le doute, pas d’inquiétude, la pratique de la langue des signes avec votre bébé ne retardera pas sa parole. Le jour où bébé sera suffisamment à l’aise à l’oral, il abandonnera petit à petit les signes. Un peu comme un enfant qui arrête de se déplacer à quatre pattes lorsqu’il se sent suffisamment à l’aise pour ne marcher plus que sur ses deux pieds.