Diversification alimentaire au Danemark – Recommandations officielles
La canicule en Scandinavie
Expatrié depuis 4 ans à Copenhague avec sa femme danoise Ursula, Charles nous confie son expérience de la paternité et nous livre quelques conseils prodigués par son beau-père danois. En espérant qu'ils puissent être utiles à tous les futurs papas ! Bonne lecture.
Bon. Y’en a marre. Cette fois, on va parler un peu des hommes, des gaillards, des papas ! Pour les présentations, les voici : je m’appelle Charles et je travaille depuis quelques temps pour Manipani. Et aujourd’hui, je sors de l’obscurité pour parler à mes compères !
Il y a 4 ans, je venais m’installer à Copenhague, avec ma Danoise préférée, Ursula, qui avait su habilement me convaincre d’abandonner Lyon pour la rejoindre au Danemark. J’essaye de ne pas le crier trop fort sur les toits, mais je ne lui en veux pas : une fois passé outre les rigueurs du pain noir, du climat et de la langue (åhåh, trøp æsy !), la vie ici est plutôt chouette. Surtout que notre petite Aimée a pointé le bout de son nez épaté en août dernier.
Comme sans doute pas mal de papas en devenir, j’ai trouvé que la grossesse était une période excitante mais aussi fichtrement abstraite ! Heureusement, mon beau-père danois, lui-même père de 4 enfants, a su me prodiguer quelques remarques et conseils tout à fait emprunts de culture scandinave…
1er conseil : ne pas se laisser surprendre par la venue du bébé
« Charles, ici c’est pas le système-D ! Prends le temps de réfléchir à ton futur rôle de papa ! »
La grossesse a été une phase curieuse : je n’ai pas vécu de changement physique notable (la couvade est un alibi pour les gourmands de nature). Pas d’instabilité hormonale ni de nausée inattendue. Du coup, comme ma routine personnelle restait à peu près inchangée, je n’avais pas complètement intégré le fait que quelque chose d’assez énorme approchait (lire : Top 5 des résolutions pour futurs et jeunes parents).
Alors qu’en fait, la grossesse est pour nous le temps de tous les possibles ! En tant que futur papa, on peut déjà créer des scénarios, imaginer des mises en situation, se faire des films ! Cela permet de créer une proximité avec bébé et de ressentir des émotions par anticipation. Et aussi de s’interroger sur le type de papa que l’on aimerait devenir, sur la relation qu’on souhaite établir avec son enfant.
Bref, prendre du temps pour soi à rêver, posé sur le canap’ ou au réveil, en cuisinant ou en se promenant, est super important : ça m’a permis d’entamer mon rôle de papa avant même la venue de notre petite.
2ème conseil : s’impliquer à toutes les étapes de la grossesse
« Charles, un peu d’implication : c’est un projet que vous avez en commun ou quoi ? »
Honnêtement, les échographies y’a pas mieux ! Être sur place, voir le médecin chercher le fœtus, repérer les battements de son cœur et annoncer que notre « bébé » fait déjà 5 bons centimètres : une expérience poignante ! Plus loin dans la grossesse, des instituts privés proposent même des échographies 3D et couleur : de quoi avoir une bonne idée de ce à quoi ressemblera notre futur colocataire.
En tout cas, voilà une excellente façon de de mettre des images, des sons, du mouvement sur cette idée folle : on va décidément devenir papa !
Ce qui m’a aussi permis de m’investir dans la grossesse a été de prendre part à (quasiment) tous les rendez-vous chez la sage-femme ou l’obstétricienne. Profitez-en pour faire part de vos doutes, obtenir des conseils sur l’après-naissance (lire : Réussir l’allaitement – 10 astuces à la Danoise), aborder des sujets sensibles (grossesse et vie sexuelle) et être là pour soutenir votre compagne qui se sentira moins seule dans cette expérience pas moins étrange pour elle.
3ème conseil : Gardez une vie de couple en plus de la vie de famille à venir
« Charles, si tu vas devenir père c’est pour une raison : alors, ne néglige pas ta relation de couple ! »
Un conseil évident et qu’on peut aisément oublier d’appliquer ! Après la naissance, la relation de couple peut pâtir du chamboulement sans que l’on s’en rende compte immédiatement. Plein de choses nouvelles à gérer, du sommeil en moins, quasiment plus de temps pour soi (toutes ces BD non-lues…), probablement encore moins pour le couple. Pour peu que la future maman soit nauséeuse durant la majeure partie de la grossesse et même les moments les plus câlins peuvent se raréfier.
Faites donc en sorte de continuer à alimenter votre vie amoureuse, n’oubliez pas que c’est (souvent) ce qui vous a rapprochés avant de projeter d’être parents !
Quelle place accorder aux activités de chacun (loisirs, amis, carrière professionnelle, etc.) ? Qui fait quoi dans la maison (« pendant que tu allaites, je fais la vaisselle et prépare le repas ») ? Comment se répartit-on le congé parental ? Faire des points, évaluer quelle place notre vie de couple céderait à la vie de famille nous a aussi permis de désamorcer pas mal de situations frustrantes et de conserver une relative bonne humeur pendant les moments un peu speed !
De toute façon, discuter, partager les points de vue, échanger les opinions, jouer en équipe est indispensable pour surmonter les défis de la parentalité.
4ème conseil : Préparez-vous un congé paternité digne de ce nom !
« Charles ! Charles… bon, bien joué, ça c’est quelque chose que je n’ai pas fait »
Nombreux sont les papas qui rêveraient d’être plus impliqués dans les premiers mois du bébé, mais qui ne prendront pas (ou se feront poliment refuser) un congé parental : en France, seuls 4% des jeunes pères prennent un congé parental au-delà jours de congé paternité légaux suivant la naissance !
Alors, les pays scandinaves font figure d’ovnis tant les congés accordés aux papas sont larges, avec par exemple :
– Suède : 490 jours de congés à partager équitablement entre les deux parents
– Islande : les parents disposent chacun de 3 mois de congés après la naissance, plus 3 mois supplémentaires à se partager
– Norvège : les papas bénéficient de 112 jours de congés payés à taux plein
– Danemark : pour les papas, 2 semaines de congé paternité et 32 semaines à partager avec la maman (et utilisables jusqu’aux 9 ans de l’enfant)
Franchement, les jours de congés paternité qu’on a en France ne sont clairement pas suffisants. Pas facile la transition vers cette nouvelle vie ! Si vous vous cantonnez à ces quelques jours, vous allez recommencer le boulot défracté, y être moitié moins efficace, et votre compagne va devoir gérer le nouveau-né et le foyer seule, en étant 3 fois plus fatiguée. De quoi transformer l’après-naissance en une imbuvable source de stress et de tensions.
Mon conseil : si la maman prend le congé parental, alors prolongez votre congé paternité autant que possible en posant vos RTT et vacances. Vous serez aux côtés de votre compagne, partagerez les tâches mais aussi le bonheur de voir votre petit bout s’éveiller au monde ! Rien que ça.
Lire aussi : Congé paternité allongé à 28 jours : s’adapter à votre nouvelle vie de famille
Bonne chance à tous !
-Charles-
PS : et pour ceux déjà un grade au-dessus, nous vous proposons quelques méthodes scandinaves pour bien gérer l’arrivée d’un deuxième bébé dans la famille.
2 Comments
Génial cet article ! Félicitations Charles, bienvenue dans l’aventure parentale ! Je suis Manipani depuis ses débuts, entre autres car je trouve intéressant de savoir comment se déroule la maternité au delà des frontières. Je me régale avec ce nouvel article côté homme cette fois, et rempli d’humour et de sincérité.
Merci Eloïse ♥️